Réveil aux aurores, cela se voit à notre tête non ?

Goodbye Oh ! On serait bien restée plus longtemps tellement on a été bien accueillie.

Oh a ouvert lui-même Jao qui est en fait un mot pour indiquer l'accent local des femmes de Chiang Mai à la fin de certains mots. En effet en thaïlandais on utilise le féminin ou le masculin pour dire bonjour par exemple. La première personne qu'il a accueilli, pendant les travaux, est un cycliste espagnol qui a parcouru la Thaïlande en vélo et qui cherchait un refuge. À l'ouverture de l'auberge il est revenu, invité pour la cérémonie bouddhiste qui a lieu quand on ouvre un lieu, un commerce, pour sa prospérité.

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Ce qui m'a étonnée à Chiang Mai c'est d'avoir pu rencontrer voire observer tellement de gens différents dans un même centre ville

Pêcheurs

Filles de joie

Masseuses

Hyppies perchés marchant pieds nus et yeux perdus dans le vide

Touristes français

Retraités hommes blancs (vous aurez peut-être compris pourquoi ils sont ici)

Chats

Chauffeurs de tuktuk

Moines vêtus d'orange

Baristas (ceux qui préparent des cafés de toute sorte dans des cafés trop mignons)

Bartenders (ceux qui préparent les cocktails dans les bars branchés)

Musiciens

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Depuis le bus pour Chiang Rai, la route est très belle et on y voit enfin le relief attendu et tant espéré, loin des escurtions dans des tribus de femmes aux longs cous (sujet sensible pour nous) et soit disant sanctuaires d'animaux notamment d'éléphants qui sont tant convoités pour leur attraction touristique. Ce n'est pas que je ne les aime pas, au contraire. De notre point de vue à toutes les deux, un sanctuaire est un espace où l'on protège et non où on fait du commerce, des centaines de mains les touchent, les goinfrent de nourriture à ne plus en finir dans un espace clos. Peut être pas dans tous, mais il nous semble que c'est répandu surtout lorsque l'on voit des affiches et des flyers partout ... Bref, les animaux étaient sûrement respectés en toute tranquillité il y a encore quelques années, je crois profondément en des gens qui voulaient les sauver des braconniers mais maintenant c'est un vrai business qui est lié au tourisme de masse. La preuve nous sommes là, nous aussi, des françaises parmi tant d'autres.

En ce qui concerne les Paudaung Karen, également connues sous le nom de Kayan, communément appelées le femmes girafes, nous avons entendu et lu des discours assez controversés.

Persécutées en Birmanie, il nous semble qu'elles sont parquées dans des camps de "refugiés" en Thaïlande. Pour ceux et celles qui sont intéressé.es par le sujet il suffit de creuser un petit peu. Nous, nous ne sommes pas sûres que les sous leur reviennent réellement et que les jeunes femmes choisissent de leur plein gré d'être l'attraction touristique. Pour information les anneaux pèsent sur leurs vertèbres et leurs côtés et non sur leurs os du cou comme on pourrait le penser, le poids total des spirales peut aller jusqu'à une dizaine de kilos.

Arrivées à CR, priorité à notre estomac qui réclame encore des nouilles !! Comme à notre habitude on s'éloigne un peu du centre pour trouver quelque chose d'un peu moins fréquenté et toujours aussi authentique. La propriétaire du stand nous évite les saveurs pimentées. Elle a peut être pitié pour nos papilles et estomacs européens ahah ! Pour ce midi ce sera deux soupes avec un danois de 70 ans qui mange à la table d'à côté.


Des peintures des tribus locales, dans leur tenue traditionnelle, sont peintes sur les murs de la gare routière.


True story - Histoire vraie

"Tu ne peux pas être triste quand tu tiens un gâteau"

Petite pause café local dans un décor très inspirant, oui oui ici ils font du café, dans les montagnes. On y trouve même des fleurs de café à faire infuser comme du thé, délicieux ! Nous en avions goûté à Kanchanaburi. Cela fera parti de nos trouvailles ramenées dans notre sac à dos.

Nous prenons un taxi pour la maison d'Amae et Asow, perchée dans un arbre, située dans la tribu des Akhas, cependant ce n'est pas très facile de se faire comprendre et notre chauffeur nous dépose dans une magnifique et luxueuse guest house... Mais pas la bonne ! Les hôtes (thai/néerlandais) sont très sympas et nous arrivons à joindre Amae qui appelle un taxi pour nous.

Youpi, nous arrivons enfin à commander des vrais smoothies avec des fraises et mangues fraiches et non du sirop.

Amae arrive, on récupère les enfants au fur et à mesure sur la route, ces derniers grimpent à l'arrière à la sortie de l'école.

Après 30 min, wahou nous sommes chez eux, au milieu de la jungle avec les coqs, les fameux, petit clin d'oeil pour les prochains jours.

Le marché arrive, c'est-à-dire un local avec une moto surchargée, pad thai à 10 baht, bière au "bar/supérette" du village et rencontre des voisins. Alcool de riz, partage de repas bien pimentés, agrémentés des herbes sauvages et convivialité sont de mise ... 


En mode contemplation avec Amae et petit chat.

Des américains protestants, peut-être des témoins de Jéovah, sont venus il y a une dizaine d'années. Je dis peut-être car j'avais une collègue néo-zélandaise au café où je travaillais avant ce voyage qui m'avait expliqué qu'elle était allée en mission en Thailande et plus précisément à Chiang Rai mais pas chez les Akhas, en tant que témoin. L'église ouvre ses portes le dimanche matin. Un portrait de Jésus est accroché dans chaque maison de bambou mais jamais crucifié sur la croix.

C'était étonnant et perturbant pour ma part, je ne m'y attendais pas après avoir vu Bouddha partout et des moines en tenue orange à presque chaque coin de rue.

Amae m'a expliqué qu'à l'origine la tribu Akha vénèrait les dieux de la nature et a dans chaque village un portail à l'entrée et à la sortie contre les mauvais esprits.

Les Akhas sont originaires du sud de la Chine, de la Birmanie et du Laos et se sont réfugié.es en Thaïlande après des persécutions. Ils ont dû apprendre le thaïlandais mais communiquent en Akha et vivent essentiellement de leurs propres cultures dans la jungle (fleurs de bananier, thé noir, piment, ananas, bamboo, caoutchouc, miel qui est vraiment délicieux ...) et ont leurs élevages. Ils ont un plat traditionnel à base de chien. On ne nous a pas proposé mais les chiens et les chats avaient l'air plutôt heureux. Amae a souri quand nous lui avons demandé, se peut-il qu'ils en préparent de temps en temps pour certaines occasions ? Il a gardé le mystère.

Il y a une vingtaine d'années les habitants du village d'Amae ont dû déménager sans contrepartie et se rapprocher de la ville sur ordre des autorités thaïlandaises. Leur bout de jungle a été réquisitionné. Ils ont dû abandonner leurs maisons et tout reconstruire. Asow est originaire d'une famille birmane. Ils se sont mariés jeunes et ont deux fils. Cela coûterait plus cher d'élever un garçon qu'une fille puisque les parents financent les études de ces premiers et moins des secondes. Cela fait mal au coeur de savoir cela, pourvu que les filles puissent de plus en plus être maîtresse de leur vie sans dépendre d'un mari. Bien sûr ce n'est que mon point de vue que j'ai préféré ne pas exprimer, voyager seules, indépendantes financièrement, cela donne déjà une image.

Je me rends de plus en plus compte de la chance que j'ai et que m'ont donné mes parents.

Les enfants vont à l'école du village d'à côté qui n'est pas si proche. Les femmes vont généralement à la ville pour accoucher, une sacrée route est à parcourir ...

Petit certes mais arrache bien les papilles.

Les coqs sont dans la place.

Rencontre de mignonnes petites bouilles.

Santé avec un des aînés du village et une bouteille d'alcool de riz local. Nous avons le droit à un accueil chaleureux, un repas préparé par les hommes et à des cours d'Akha. Je note sur mon bras les prononciations pour ne pas les oublier, ce qui les fait bien rire.